sábado, 2 de octubre de 2010

Une sombre journée pour la démocratie équatorienne

Quito, le 30/09/2010


Le 29 septembre, le Parlement équatorien approuve une loi qui révise entre autres le régime salarial du corps de la Police Nationale.

Dans la matinée du 30 septembre, l’avion du Président équatorien, Rafael Correa atterrit sur la piste de l’aéroport de Quito. Un groupe de policiers l’y attend et l’agresse à la bombe lacrymogène. Le Président est transporté à l’Hôpital de la Police.

Les faits sont présentés comme une « grève » du corps policier pour protester contre le texte adopté la veille. De fait, la sécurité n’est plus assurée dans les rues équatoriennes. On annonce des pillages dans la ville côtière de Guayaquil. La crainte se répand, les écoles ferment, la vie économique est suspendue, les policiers contrôlent l’aéroport dont l’activité est interrompue. Le gouvernement décrète l’Etat d’urgence pour 5 jours.

A midi, nous nous dirigeons vers le centre ville au moment où les membres du gouvernement appellent la population à se diriger vers l’hôpital où est retenu le Président. Les principales artères sont barrées, nous descendons du bus à une intersection importante du centre de Quito. Un médecin interpelle un groupe d’une trentaine de policiers postés de l’autre côté de l’avenue. Soudain, la situation dégénère. Nous sommes rapidement visés par des gazs lacrymogènes et divers projectiles. La réponse policière est totalement démesurée par rapport aux propos, aussi violents soient-ils, de civils sans aucun moyen de protéger leur intégrité physique. Les policiers adoptent une attitude particulièrement arrogante à l’image de l’un d’entre eux qui tient une sucette à la main… Une dizaine de motos de policiers arrivent sur les lieux pour disperser les personnes présentes, semant la panique aussi bien chez les manifestants que chez les passants.

Arrivés à la zone de l’hôpital où est retenu le Président, les policiers, en nombre, bloquent l’accès. La situation est tendue dans cette impasse où les manifestants sont entourés de policiers prêts à charger. Les manifestants arrivent en nombre pour soutenir leur président mais la protestation parait dérisoire au regard des moyens dont disposent les policiers pour disperser les manifestants. Nous nous éloignons au moment où des gazs lacrymogènes provoquent un vent de panique dans la foule.

Depuis le matin, la télévision publique retransmet les faits en direct. A 18h45, un groupe force les portes de l’édifice ; parmi eux, l’avocat de l’ancien Président Lucio Gutierrez, renversé en 2005. Il apparait alors clairement que certains secteurs du monde politique, membres de l’opposition sont impliqués dans la conspiration contre le Président démocratiquement élu. Le Président Correa a exclu toute négociation tant que les armes n’auront pas été déposées.

L’armée se prononce officiellement en faveur de la démocratie et réitère sa fidélité au Président mais n’intervient pas directement dans les événements de cette première journée.

Tout au long de la journée, la mobilisation populaire est forte sur la Place de l’Indépendance et aux abords de l’hôpital où la situation est particulièrement tendue et dangereuse pour les citoyens qui viennent exprimer leur soutien au Président.

En cette première journée et malgré les tentatives de maquiller les événements comme un mouvement de protestation contre la politique gouvernementale, il ne fait aucun doute que l’Equateur a vécu une tentative de coup d’Etat.

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